jeudi 17 décembre 2015

Universalisme vs ethnocentrisme

Élections après élections, il est clair que se constitue en France une nouvelle bipolarité se caractérisant par son ethnocentrisme : le premier pôle est celui du français de souche si décrié par la bien-pensance, l'autre est induit pour l'essentiel par la politique coloniale française révolue mais toujours prégnante.
Pour tenter d'esquisser à gros traits cette dernière, risquons nous à la délimiter par la résultante historique de l'immigration africaine (vers les DOM-TOM dans un premier temps puis vers la métropole) ainsi que celle du Maghreb qui a pour caractéristique sociologique endogène de privilégier ses propres ressorts culturels  : langue, religion, us et coutumes  avant ceux préexistant sur leur nouvel espace géographique.
Je ne suis personnellement pas optimiste sur la cohérence à long terme d'un tel fractionnement identitaire. Il suffit pour s'en convaincre de chercher à comprendre où se situent les lignes de fracture actuelles du Moyen-Orient. Il semble bien que si l'on devait en désigner les critères majeurs, il serait bienvenu de citer l'islam puis secondairement le sunnisme, chiisme, wahhabisme etc avant de parler de frontière ou même des nations tierces  initiatrices de conflits. Il peut sembler pertinent de chercher à désigner celui qui a cassé le vase de Soisson, mais pourquoi ne pas se contenter de constater que le vase ne se brise pas, il se décolle en des morceaux prédéfinis et cohérents. Il semble évident qu'un des destins annoncé de nations créées artificiellement en fonction des rapports de forces entres nations colonisatrices soit l'éclatement pur et simple. La post-colonisation a engagé un fort mouvement de balancier qui développe en France un ethnocentrisme inversé à l'image de celui des Pieds-Noirs qui reproduisaient en Algérie la culture métropolitaine. La forte culture exogène essentiellement musulmane qui se développe dans la France périurbaine constitue le retour du manivelle provoqué par la colonisation et renforcé par une politique économique intéressée et résolument immigrationniste. Les beurs d'aujourd'hui constituent l'image inversée des pieds-noirs d'hier, ils s'expriment avec les mêmes ressorts ethnocentriques.
Parmi les deux axes idéologiques antinomiques que sont l'universalisme,  symbolisé par la politique activiste de l'UNESCO d'une part et l'ethnocentrisme atavique des groupes humains d'autre part, l'oligarchie française s'est clairement orientée vers l'universalisme pensant ingénument être en mesure de diluer l'ethnocentrisme dans le creuset de la laïcité républicaine. Mon pronostic à long terme est pessimiste, il me semble voir ce pays se cristalliser sur le clivage précédemment décrit suivant le chemin mortifère des fractures de l'histoire post-coloniale de l'Inde se fractionnant en deux pays d'où émergea le Pakistan, de la Yougoslavie intra-européenne éclatée en Slovénie, Croatie, Bosnie-Herzégovine, Monténégro, Serbie, Macédoine et Kosovo, et nombre d'autres pays du Moyen-Orient en passe de redéfinition à l'instar de l'Irak, la Lybie, la Syrie etc...
L'avenir de la France en tant que république une et indivisible pose question...

dimanche 11 octobre 2015

Un nouveau monde bipolaire ?




On se souvient qu'en mars 2015, Poutine déclarait au sommet de la Ligue Arabe que la Russie allait se battre pour que la Palestine devienne un Etat indépendant. On constate que depuis plus d'une semaine, Poutine est rentré dans une phase de combat active. Il remet ainsi sur le devant de la scène l'ancien monde, celui d'avant la chute du mur, un monde bipolaire qui n'est plus descriptible avec l'ancien antagonisme : capitalisme contre communisme mais plutôt par la distinction Occident contre Orient. Concernant la Syrie - l'actualité brûlante du moment - l'argumentation de la propagande de l'ouest s'appuie essentiellement sur un discours surrané, le droitdelhommisme, dont BHL est pour la France un de ses plus actifs agent infiltré. Dans ce contexte, tout le monde comprendra qu'une  fraction importante du peuple puisse considèrer comme vitale la résolution de la question d'Assad  à la tête de la Syrie. Il me semble que l'autre enjeu est malheureusement d'une toute autre importance bien plus décisive pour la suite de l'histoire. Si l'occident impérialisé par le binôme USA-Isra*l gagne la bataille du Moyen-Orient, le peuple Syrien (ou ce qu'il en reste) est voué pour une longue période à une survie misérable à la mode irakienne ou lybienne. L'aigle impérial est blessé, il s'est lancé dans une fuite en avant consistant à étendre l'assise de sa pyramide à l'échelle de la planète entière. Cette voie suit une logique qui lui semble la seule viable, elle constitue le seul  consensus pertinent pour sa ploutocratie mondialisée. Son système économique est victime de crises de plus en plus rapprochées qui s'annoncent de plus en plus dommageables pour les populations.  L'avenir à moyen terme de la Syrie dans tout çà ? Et bien, il parait clair aujourd'hui qu'il existe deux options, soit ce pays sera maintenu sous domination de l'ouest au sein d'un moyen-orient sionisé, soit il se muera en un ilôt affilié à l'Est et sous la fragile protection d'une armée étrangère. Il devra commercer dans une zone économique sous embargo à l'instar de ce qu'a vécu et vit toujours Cuba (en dépit des annonces d'Obama depuis plus de cinquante ans).
En résumé, il me semble que la seule alternative à moyen terme ne puisse survenir que d'un chaos économique majeur qui entrainerait l'Etat américain dans une guerre civile sanglante. Isra*l serait alors contraint de freiner sérieusement ses ambitions expansionnistes. Mais sur le long terme, je reste pessimiste, le millénarisme, qui n'a rien de religieux, de la diaspora si*niste affidée d'Isra*l témoigne de leur gigantesque puissance néguentropique qu'aucune autre force ne semble être, aujourd'hui comme demain, en mesure d'arrêter.

samedi 12 septembre 2015

Lawrence Lessig et Etienne Chouard sont des frères d'armes

Je voudrais revenir sur une vidéo que j'ai visionné et qui m'a fait forte impression. Je la résumerais en quelques phrases, il s'agit du combat d'un juriste très bien connu du monde des Geeks pour la rédaction de son fameux article "The code is law" et également pour son étroite coopération avec Aaron Swartz, génie de l'informatique et cofondateur du website Reddit.


En tant qu'hacktivist, ce dernier a beaucoup lutté pour l'ouverture d'internet via la mise en oeuvre de licences libres, signalons que son ami Lawrence Lessig est le créateur des "Creative Commons". La lutte d'Aaron a été stoppée nette par les poursuites judiciaires dont il a été victime pour avoir copié des articles du MIT, en effet, l'accusation avait requis à son encontre 35 ans de prison. Il rejeta l'offre du procureur ramenée à six mois en prison fédérale et fut retrouvé pendu dans son appartement de Brooklyn.

Fortement ébranlé par la mort de celui que l'on pourrait qualifié de fils spirituel, Lessig s'est depuis engagé dans une très courageuse campagne contre la corruption. Je vous laisse voir la video, je pense qu'elle devrait vous émouvoir comme elle m'a moi-même émue. Qu'est-ce qui est en jeu ici ? On pourrait commencer par le sujet fondamental de la corruption du congrès américain. Lessig a entamé une campagne (financée par crowdfunding) visant à faire élire des représentants du congrès qui se sont engagés à lutter contre la corruption en apportant les modifications nécessaires à la loi électorale. Lessig en bon professionnel du droit, comme nous tous, sommes convaincu de la légitimité de sa proposition, mais qu'en est-il de ses chances de succès ? Le projet est-il suffisamment ambitieux ? Les modifications envisagées seront-elle suffisantes ? De mon point de vue, sans être (et de loin) un bon connaisseur du système électorale et des arcanes de Washington où sévissent les lobbies, on est en droit de s'interroger sur les chances de réussite du projet. A t-il vraiment conscience des capacités du système en place à contourner les modes de financement légaux pour les remplacer par des circuits occultes ? On pourrait prendre à ce sujet un parallèle français avec le scandale du financement de la campagne 2012 de Sarkozy via Pygmalion, la pompe à fric siglée UMP; on pourrait également s'interroger sur l'abondement par Kadhafi de la campagne présidentielle précédente de notre ex-président. Pourquoi ne pas également parler de l'affaire Boulin qui revient dans l'actualité et dont l'assassinat est probablement lié à une campagne présidentielle de Jacques Chirac, pourquoi ne pas parler de la mort des ingénieurs français tués dans l'attentat de Karachi lié à des rétrocommission alimantant la campagne de Balladur (Sarko était déjà mêlé à cette affaire), pourquoi ne pas parler des rétrocommissions de l'affaire des frégates taïwannaises et des frégates saoudiennes accompagnées de leur chapelet de morts inexpliquées ? Le système financier dévoyé trouvera toujours les ressources nécessaires pour contourner les réglementations nationales, du moins tant que la transparence complète ne sera pas instituée. Mais ce n'est pas une raison pour ne rien faire et Lessig agit, il est légitime, il est loyal et intègre, son unique moteur est de rétablir la démocratie voulue par les pères fondateurs de la Constitution américaine (si tant est que l'on puisse être convaincu que les francs-maçons fortement représentés parmi eux puissent réellement poursuivre un objectif d'équité). Terminons ce bref commentaire en indiquant que le Lessig français est incontestablement Etienne Chouard. A mon sens, il a pour lui un petit plus, il remonte au coeur de système (à la cause des causes) en exprimant haut et clair l'idée d'une réécriture de la Constitution. Comme Lessig, qui mouille la chemise dans de longues marches citoyennes, Chouard pourrait s'appuyer sur la campagne présidentielle de 2017, une fenêtre idéale s'ouvrant dans chaque foyer français. Cette option me semble pertinente pour faire avancer ce noble projet de réforme démocratique. La principale entrave reste dans la difficulté à informer pour convaincre le peuple de la pertinence de ce scénario, et aussi, ce qui n'est pas la moindre tâche, Etienne Chouard lui-même de la nécessité de cette entreprise.

http://rutube.ru/video/ef613a0cfbf320ea876790b62d524db1/

dimanche 19 avril 2015

Michel Onfray est un puissant prescripteur d'idées, pas un gourou.



Il me parait vain de présenter Michel Onfray tant son empreinte médiatique est prégnante. Je risquerais néanmoins quelques mots pour exposer ce que je perçois de sa réalité. Il s’est lassé de vingt ans d’enseignement dans l’Education Nationale, lassé de ce sacerdoce athée, qui d'une saison scolaire l'autre, voit défiler une bardée d'élèves immatures et sans motivation particulière pour la  philosophie. Depuis lors, il revendique dans les médias son son aspiration a éduquer les gens à sa manière, en premier lieu pour les écarter du FN, ainsi soit-il, cela trace à sa façon, un chemin de croix rédempteur. Pour lui comme pour les dizaines professeurs qui l’accompagnent dans l’aventure des Universités Populaires de Caen (et d’ailleurs), le format de ces cours-conférence est propre à modeler de précieux «artéfacts » qui cristallisent l'essence d'un précieux savoir portant en germe de futurs écrits.

Il vient de la terre et d’une famille très modeste dont la mère savait habilement agrémenter des repas sans viande. Son père qui travaillait la terre des autres lui a transmis des valeurs de paysan et un enracinement ontologique à la terre. Besogneux, c’est un philosophe très productif qui honnis les auteurs qui font usage de nègres ce qui n'empêche pas certains de le soupçonner, tant sa production est abondante, de recourir à ce même artifice. On aura pu constater çà et là quelques critiques infondées, quelques fils ou filles "de" blessés dans leur orgueil, vexés du manque de considération que leur porte à eux ou à leurs illustres parents, mais rien n'arrête le philosophe dans sa verve, il n'a nul obligation de ménage qui que se soit, il exposera ses arguments quand bien même d'autres parleront de déballage indécent et irréverencieux. Des politiques parfois s’y risquent, on se souvient de la cinglante réaction de Michel Onfray quand Valls s’est risqué à le critiquer sur la supposée influence d’Alain de Benoit sur ses idées. Le terme de « crétin » utilisé alors par le philosophe puis repris par Marion Maréchal Le Pen dans un débat à l’Assemblée Nationale a laissé des traces. Peu lui importe, il était déjà définitivement ostracisé, au moins intellectuellement, par une certaine bourgeoisie de gauche qui fait la loi dans le 6ème arrondissement de Paris et dans le monde interlope de l'édition parisienne. Les critiques mondaines ou plutôt la réprobation urbaine ne l’arrêtent pas. Il est intransigeant, austère et radical dans son expression orale et plus encore sur les plateaux de télévision où il est confronté aux rodomontades des critiques littéraires, qui selon lui, ne prennent généralement pas le peine de lire les ouvrages dont ils sont sensé faire l’analyse. Il fait l’unanimité contre lui dans le milieu des bien-pensants de gauche comme de droite, des professionnels de la psychothérapie freudienne, parmi les thuriféraires de tous les monothéismes, parmi les politiques et fils ou filles de politiques… Bref, cela représente du monde, beaucoup de monde qu’il n’a pas lieu de ménager. Il mène sa vie dans le respect de ce qu'il appelle la "congruence", pour le dire autrement, la cohérence de sa pensée avec ses actes. C'est pourquoi il ne comprend pas et n'accepte pas certaines connaissance qui, face à lui son élogieux et qui, 3 jours plus tard, s'en vont rédigert  une critique assassine sur son dernier ouvrage. Effectivement, n’en déplaise aux jaloux, il vit très bien de sa plume à tel point qu’il pourrait probablement arrêter d’écrire si son penchant hédoniste devait prendre le dessus sur son ascèse d’écrivain stakhanoviste. Il n’a nul besoin de prêter allégeance à tel ou tel parti politique. Il peut critiquer en toute liberté, il en demeure très peu de cette « race » d'homme à même de jouir d’une liberté arrachée au "système" à force de travail. D’autres que lui, parfois plus contestés, s'épuisent dans de vaines luttes contre le politiquement correct, la bien-pensance, le « droitdelhommisme » etc…pour être finalement réduits au silence, soit par une politique de l’édredon qui consiste ou à n’apporter aucun écho à leurs propos, soit par la multiplication de procédures peu étayées qui encombrent les tribunaux.

Je voudrais pour terminer ce court texte, préciser qu’à quelques petites nuances près, je revendique mon attachement à sa vision du monde. J’ai lu au détour d’un article sur la pensée libertaire que Michel Onfray était un anarcho-capitaliste… ! Revendique t-il cette affiliation ? Je ne saurais le dire, en revanche, revendiquant une certaine affiliation à la pensée Proudhonienne, il se déclare libertaire, peut être pour ne pas utiliser le terme sulfureux d'anarchiste. Cela peut d’ailleurs sembler contradictoire avec sa supposée affiliation à l’« anarcho-capitalisme » qui, en quelque sorte, pourrait laisser croire qu'il s'agit d'un modèle représentatif d’une classe de propriétaires et d’intellectuels plutôt aisés.

Proudhon rejetait les abus de pouvoirs que pouvaient permettre la propriété, la maxime « La propriété c’est le vol… » étant devenue l’emblème de son mouvement, comment interpréter l’adhésion de Michel Onfray au capital ? Il me semble qu’il revendique l’idée selon laquelle l’homme, dans sa nature profonde inscrite dans son cerveaux reptilien - on parlera alors d’un point de vue « éthologique » - la propriété est une caractéristique profonde de l’homme, un attribut instinctif qu’il serait vain de contredire. De ce point de vue, il ne peut rejeter la propriété tout en revendiquant une vie libérée de toute inclination à l’enrichissement, il n’a pas de désir de posséder plus que son existence simple ne le réclame. Peut-être pourrait-il revendiquer une certaine adhésion au  "minarchisme", une pensée qui revendique un état le plus faible et le moins autoritaire possible ? 

Il s’agit là d’une vision postanarchiste faite de micro-révolutions et de micro-résistance que vous et moi pourrions revendiquer. On lui reconnait un penchant pour ce courant politique qui rejette l’Etat Jacobin pour s’attacher à un modèle d’organisation qui commencerait au niveau d’une commune, comme Camus pouvait revendiquer un douar et Charles Fourier un phalanstère.

Compte tenu du penchant naturel de Michel Onfray pour la nature, son inclination pour les développements contemporains des idées camusiennes le conduira probablement à apprécier le principe des éco-villages qui, en plus de se revendiquer d’une vision écologique, incitent à la rédaction de « micro-Constitutions » pour gérer leurs activités. Onfray se rattache à ce courant de penser qui produit des systèmes autonomes qui collaborent entre-eux et qui nécessitent pour cela une « couche » d’organisation spécifique. Ce sujet est sensible car il déroge au mythe fondateur de la pensée libertaire qui abhorre toute forme d'autorité, mais Onfray est pragmatique, en effet, comment orchestrer les « micro-structures » entre-elles et leur donner une force, une cohérence et une légitimité ? On imagine aisément que ce niveau d’organisation doit disposer de multiples caractéristiques dont la faculté de révoquer ses délégués ainsi que celle de rechercher le consensus dans les prises de décision sans pour autant user d’autorité, d'arbitraire et de contrainte. Une fois le niveau local correctement réfléchi et conceptualisé, il faudra également disposer d’une compétence Nationale vis-à-vis des Nations « étrangères » avec qui il conviendra d’organiser des relations. Ainsi, l'Etat minarchiste que Michel Onfray pourrait proposer doit également faire face à la confrontation de la réalité, les autres nations accompagneront-elles l'expérience où tenteront -elles de la faire échouer. L'histoire nous fait plutôt pencher pour la seconde hypothèse. L'opposition aux nations étrangères hostiles s'inscrit donc toujours dans l' "adn" d'un état fusse t-il libertaire. Un pouvoir exécutif sera toujours nécessaire ne serait-ce que pour gérer certaines des activités régaliennes qui assurent la survie d'une nation : les services secrets, l'armée,...je n'en suis pas aussi sûr concernant les renseignements généraux, mais la question doit être posée.

Les réflexions qui nous occupent très modestement autour de cette idée de « eConstitution » me semble être en parfaite harmonie avec la vision de Michel Onfray. Pour autant, considérons le en tant qu'un prescripteur d'idées fertiles, mais certainement pas comme un gourou "raélien" ainsi que le présente parfois une certaine presse.



mercredi 18 mars 2015

A part détruire, que savent faire les antifas ?

L'article posté ci-dessous se veut critique de l'action d'Etienne Chouard, mais une vrai argumentation lui fait défaut introduisant ainsi de la confusion dans l'esprit de ceux qui ne feront jamais l'effort d'étudier l'actuelle Constitution et encore moins de tenter de la réécrire. Ainsi, avant d'inventer des néologismes à l'allure moderniste (le confusionnisme), il conviendrait de réactualiser le terme "fachisme" dont l'usage abusif l'a vidé de son sens. Argumenter sur la signification de ce terme est une des multiples déviances du politiquement correct dont nous sommes abreuvés quotidiennement souvent par des extrémistes sectaires. Plus que de "confusionnisme", il serait bon de redéfinir la droite et la gauche car plus aucun électeur n'est en mesure d'en discriminer les fondements idéologiques et politiques. Dans ce contexte, la thèse d'Etienne Chouard apparait solide à de nombreux auditeurs de ses vidéos ou lecteurs de son blog, cela augmente notablement la difficulté de produire une contre argumentation de même niveau. Et bien on le voit, aucun débat de fond n'apparait parmi les antifas, on assiste donc à un usage intensif de néologismes sophistiques (mais pas sophistiqués pour autant) et diabolisateurs. Tout cela ne dispense pas leurs auteurs de s'acquitter, honnêtement et sérieusement, d'un minimum de réflexion. Poser des arguments signifie en premier lieu essayer d'éliminer les amalgames et revenir aux idées et concepts défendus. Un exemple et je m'arrêterais là. Pour décrédibiliser l'argumentation chouardienne reposant sur les points positifs de la démocratie athénienne, on constate une débauche d'amalgames :
* Etienne Chouard devrait utiliser des exemple modernes (la Commune...)
* Etienne Chouard a osé parler avec le "fachiste" Yvan Blot (en oubliant de préciser que celui-ci a quitté le FN en 1998) et qu'il n'est pas encore interdit de dialoguer avec qui que se soit.
* Etienne Chouard fait réference à la démocratie athénienne, cela le rend suspect de fachisme car de supposés fachistes s'y référent également (club de l'horloge).

J'appelle çà des jeux d'écritures assimilables à ceux d'un comptable véreux. Il devient urgent de revenir aux idées.  Si vous voulez critiquer la démocratie  athénienne, libre à vous messieurs les antifas, mais faites le avec des idées. Idées contre idées, concepts contre concepts...Les antifas se rendent célèbres en usant de violence physique, ils usent également de propagande et de désinformation, l'état leur est acquis les exonérant de leurs délits,... L'Allemagne des années trente n'est pas révolue, elle fait un retour en force sous l'hospice d'une étrange et fallacieuse idéologie.


Cliquer sur l'image pour accéder à l'article à la source du présent texte : 

mardi 17 février 2015

Une Cryptomonnaie Nationale a t-elle un sens ? Considérons que la "eDémocratie" fera disparaître l'Etat Central (Orwellien)


QUESTION posée au niveau du groupe Facebook "eDémocratie" ----------------------

La solution du eFranc que vous proposez est clairement (vous le dites vous-même dans le document) une version nationaliste du Bitcoin.

La nature même de l'internet et du bitcoin (réseaux ouverts) me paraît incompatible avec ce genre de considérations.
 Je vous invite à vous documenter sur la débâcle de l'Auroracoin (tentative de bitcoin national islandais) à ce sujet.

De manière plus générale, votre idée d'un bitcoin national, et le fait que vous considériez l'anonymat comme facultatif, sont je n'en doute pas sincères et désintéressées, mais ça me parait aller vers des systèmes nominatifs dans lesquelles l'expression politique et économique seront entièrement contrôlés selon des principes nationaux, donc in fine par l'Etat puisque c'est lui qui délivre les documents d'identité. Donc l'inverse des systèmes ouverts tels qu'Internet et le Bitcoin ou le torrent.

Du coup je reste un peu car je suis curieux de lire votre réponse à ce sujet.

REPONSE ---------------------------------------------------------------------------------------

La première version de cet article a été écrite il y a quelques jours. Il semble plus clair d’y intégrer la question, ou plutôt, les questions posées qui sont à l’origine sont maintenant introduites en préambule.
Pour plus de clarté, je vais reformuler le questionnement dans les termes suivants :
Envisager une cryptomonnaie « nationale » a-t-elle un sens ? Effectivement, de prime abord, l’exemple de l’Auroracoin lancé en Islande ne semble pas une réussite.
Je me lance sans modération dans la rédaction de ce commentaire assez long suite à cette interrogation qui m’a été faites (la semaine du 16/02/2015 au 22/02/2015) concernant d’une certaine façon ma définition de l’Etat et accessoirement de la Nation (même si le sujet est posé en premier lieu sous l’angle des  cryptomonnaies). Après avoir émis quelques suggestions sur ce sujet, nous traiterons un autre point, celui de l’exercice de la Démocratie : doit-on la déléguer comme aujourd’hui à des représentants ou peut-on aller plus loin en envisageant, comme l’on fait de nombreux précurseurs, une démocratie liquide ou directe, qui permet moyennant l’usage intensif des nouvelles technologies, non seulement de prendre l’avis du peuple de façon ininterrompue, mais aussi de le faire participer beaucoup plus profondément aux travaux législatifs voire exécutifs et judiciaires.
Prenons le premier point. Est-il pertinent de définir une cryptomonnaie comme monnaie nationale ? Dans ma vision ça l’est. Il n’y a pas besoin pour cela de considérer ce point sous l’angle historique qui définissait le pouvoir de création monétaire comme un pouvoir régalien. Ce pouvoir avec d’autres comme celui de lever une armée relève du pouvoir exécutif d’une Etat. Ce n’est pas en vain quand j’indique ne pas reprendre ce point sous l’angle historique car l’Etat, tel que nous le connaissons, ne correspond plus du tout aux attentes des peuples, et donc des français. Revenons un instant au sujet de l’expérience Islandaise. L’Aurora coin semble être considéré par certains (faisant d’ailleurs surtout partie de l’oligarchie islandaise) comme étant un échec, voire un scam (escroquerie en anglais). L’Auroracoin reste similaire à la majorité de ses petites sœurs, il s’agit d’un clone (fork) du«  master » Litecoin elle-même clônée du bitcoin. Ces cryptomonnaies se cantonnent généralement au second rôle de monnaie secondaire en ce sens où il lui manque comme à toutes les crypromonnaies une caractéristique qui me semble essentielle, à savoir la possibilité de faire évoluer sa masse monétaire en fonction de la croissance économique de façon à ne jamais être susceptible de freiner cette activité. On notera d’ailleurs l’analogie avec la situation actuelle, la « production » d’euro a volontairement été étroitement encadrée par les traités européens et la BCE est en la garante. Signalons d’ailleurs pour ceux qui ne connaissent pas leurs classiques que la lutte contre l’inflation est privilégiée (par ladite BCE) à la lutte contre le chômage.
Ainsi, les cryptomonnaies demeurent de fait par leur structure des monnaies secondaires, elles ne sont pas en mesure d’accompagner (en volume) la croissance car rien dans leurs caractéristiques intrinsèques codées n’a été prévue pour cela. C’est d’ailleurs pourquoi le texte ancré au niveau du groupe « eDémocratie nouvelle Constitution et nouvelles technologies » propose d’y remédier en intégrant au système « cryptomonétaire » la gestion d’un fond « FAVA » dont le montant serait totalement corrélé avec les flux de TVA qui sont eux-mêmes directement fonction de l’activité économique. Pour bien comprendre le point central de ce sujet qui doit respecter la "eDémocratie", la gestion de ce fond est affectée à un "eGroupe" de pilotage d'essence démocratique. Ce pilotage correspond au coeur du système économique, cela permet ainsi de réintroduire le "nerf de la guerre" au coeur de l'Etat. (Détail sur la gestion de eGroupes page 26 du document suivant : https://drive.google.com/file/d/0B-dyG5b0ZAa2ZTdLOV9NSUJDcFE/view?usp=sharing)

J’ajouterai au passage que la procédure prodiguant un avantage exagéré aux « early adopters », il semble plus pertinent de légiférer de façon à ce que la fonction de « minage » soit intégrée en tant que fonction native dans tous les devices connectés au web.

Autre point sur l’Aurora, cette monnaie n’est pas un succès car l’Etat Islandais ne semble pas disposé à légiférer sur ce sujet. Elle n’est pas clairement intégrée au système comptable et fiscale ce qui laisse nécessairement perplexe les acteurs économiques. L’incertitude de l’avenir fiscale d’une entreprise est de nature à susciter une appréhension bien compréhensible en laissant la porte ouverte à l’arbitraire des autorités fiscales.
Paradoxalement, le manque de législation peut aussi décourager l’initiative.
En revanche, je ne considère pas que l’analyse du cours (de change) de l’Auroracoin soit une axe d’analyse valable pour juger de la pertinence de cette cryptomonnaie. Il s’agit d’un cours de bourse en quelque sorte. La spéculation est le « moteur » de la finance, mais pas de l’économie. Si çà l’était, les volumes énormes de dollars déversés dans le cadre des différents Quantitative Easing américain auraient sauvés depuis longtemps l’économie américaine, hors, on dénombre environ 50 millions de sans-emplois dont la survie dépend de tickets d’alimentation. Les QE américains et depuis peu, européens profitent aux acteurs de la finance et non à l’économie réelle. La finance ne fait pas l’économie de même que le cours d’une cryptomonnaie ne valide pas un modèle surtout quand celle-ci demeure une monnaie secondaire. L’Aurora pourrait être efficient dans le cadre d’une utilisation verticale. Si les producteurs d’énergie, les producteurs de matières premières, les entreprises de transformation et de prestations de services se lançaient dans l’utilisation de cette monnaie, le cours n’aurait pas la moindre importance. Bien sûr, il s’agit ici d’une vision essentiellement « localiste » qui tend à privilégier les échanges locaux aux échanges internationaux surtout concernant les ressources alimentaires. Les soucis commenceraient dès lors que des échanges avec d’autres nations nécessiteraient de faire du change, vers le dollar par exemple. Mais cette difficulté-là existe déjà dans les mêmes termes avec le krone islandais qui a été dévalué aussi fortement qu’a pu l’être l’Aurora. 
Une fois ces éléments suggérés revenons sur le sujet de l’anonymat et de la définition du rôle de l’Etat dans l’éventuel contrôle des identités. Ce sujet est complexe et peut être lié selon moi à une fonctionnalité que j’ai eu l’occasion de traiter succinctement au niveau d’un document publié sur slideshare :

Il s’agit de définir les caractéristiques légales et techniques d’une personnalité digitale (reprenant à la fois des caractéristiques de la personne physique et morale) permettant de matérialiser (même s’il faudrait plutôt parler de virtualisation) un individu doté d’attributs légaux ayant des fonctions spécifiques sur la toile.
Cette personnalité pourrait faire référence à ce que l’on appelle parfois la « pseudonymisation ». Cette personne pourrait acquérir le droit de vote issu l’acquisition du mandat de la personne physique de rattachement.
Dans tous les cas de figure le cybercitoyen disposera d’un eRéputation qui sera utilisée dans le cadre de fonctions politiques (éligibilité au tirage au sort ou à l’élection).
Cette piste est à creuser dans le cadre d’un sujet qui ne me semble pas près d’être résolu, à savoir le manque de fiabilité des systèmes de dénombrement des votes dans le cadre d’un système totalement dématérialisé online. Le vote devient anonyme en perdant son lien avec le votant, il en est ainsi dans le cas de l’utilisation des urnes transparentes. Mais l’urne transparente peut être surveillée par des votants volontaires pour cette tâche. Sur internet, si l’anonymisation est garantie en rompant le lien votant/bulletin, toute sorte de fraudes sont envisageables (des malware sur les PC, des virus sur les serveurs…).
Il me semble donc que l’usage de l’équivalent du vote à main levée soit préférable tant qu’un système de vote internet avec une fiabilité universellement reconnue ne soit apparu.
Concernant la gestion de l’Etat, il s’agit là d’une objection soulignant le fait que s’il n’y a pas de secret du vote, une instance dirigeante peut être en mesure d’agir en coulisse pour faire pression sur ceux qui auraient « mal voté ». Hors, concernant ce point central, le réflexion est en cours et doit être discutée dans le cadre d’Atelier Constituant puisque qu’il s’agit là du cœur de la « eDémocratie ». Dans l’attente de son approfondissement, mon point de vue est le suivant :
Le peuple reprendra le pouvoir dans la future Constitution. Contrairement à nombre de travaux de différents ateliers constituants, la perspective de l’usage intensif de nouvelles technologies sera un point majeur. Ce faisant, il semble être possible de s’affranchir ou de limiter certaines contraintes comme par exemple l’obligation de déplacement en bureau de vote, le calendrier des élections qui est trop rigide, la délégation du pouvoir législatif à des représentants (ministres, députés, etc…). De mon point de vue, l’Etat sous sa forme actuelle disparaitra pour être remplacé par une gestion de « groupes » ayant une forte analogie avec ceux de Facebook mais développés dans un réseau social peer-to-peer. La définition de tels groupes est à affiner au niveau des ateliers constituants, considérons toutefois quelques fonctionnalités :
Fonctions législatives : tirage au sort d’un conseil législatif (similaire au conseil des 500 de la démocratie Athénienne). Fonctionnalités connexes : volontariat, révocabilité, vote de l’ostracisme, non renouvellement des mandats, réddition des comptes, mise en accusation publique).
Le pouvoir exécutif sera pris en charge par des représentants désignés par TAS ou élus au suffrage universel sur la base d’une réputation sans tâches.
Le pouvoir judiciaire : Le tirage au sort, la révocabilité (action postérieure), l’ostracisme (action antérieure) des magistrats est proposé.
Le pouvoir médiatique : Des « canaux » de diffusion financés par l’Etat devront être indépendants des pouvoirs économiques et désignés par le peuple ou tirés au sort. Il n’y aura pas de renouvellement de mandat.
Une telle organisation peut se passer à mon sens des partis politiques classiques.


Pour terminer sur la crainte liée à l’exercice d’un pouvoir centrale pouvant à tout moment aboutir à une dérive orwellienne, la piste proposée est essentiellement de redonner le pouvoir au peuple en réorganisant l’Etat en groupe gérés de façon liquide (c’est-à-dire en flux continu) par les décisions collective du peuple. La question de l’anonymisation pourrait devenir secondaire dans la mesure où l’Etat, ayant disparu, ne serait plus à craindre.